L’escalier à écailles, Sur le seuil, L’escalier-mémoire, huiles sur bois
L’escalier à écailles. Un bel immeuble en angle se dresse au coeur de Gracia. Pour y pénétrer, il faut baisser la tête et emprunter une entrée curieusement petite inscrite dans la porte cochère en bois massif. Les pas raisonnent dans ce grand hall dénudé où les bruits, comme dans une église, sont d’ une autre nature. L’ aspect imposant de l’espace contraste avec son état délabré. Les marches de pierre sont jonchées de cartons et la lumière blafarde n’engage pas à monter. A l’ étage, les murs lépreux s’écaillent par pans entiers, répandant sur le sol leur écorce malade. Ces éclats de couleur portant l’empreinte du temps, surlignés de fissures délicatement tracées, créent des tableaux abstraits aux nuances subtiles. Sur le sol étoilé, un carreau ébréché tangue et s’abime dans un petit craquement. Le bois élimé des marches dévoile ses veines profondes. Par les fenêtres décorées de vitraux, les vitres cassées laissent s’engouffrer l’humidité et la lumière venues de l’extérieur.