Sao Paulo. C’est un sacré monstre, gigantesque et austère, difficile à appréhender, ce sont des milliers de tours sans charme qui s’étendent à perte de vue. Je me cantonne au centre-ville, quelques rues populeuses autour de la cathédrale. Les marchands à la sauvette y vendent tout et surtout n’importe quoi. Des retraités reconvertis en homme-sandwich cherchent à acheter de l’or et des prêcheurs hirsutes bondissent en frappant leur bible. Il y a aussi beaucoup de vagabonds, de mendiants et de va-nu-pieds. Beaucoup trop.
Sao Paulo, les camelots ; Valparaiso, une vie de chien et Sao Paulo, l’heure de pointe
Valparaiso. Un mur aux trois-quarts peint, une volée de marches qui s’interrompt dans le vide, des associations insolites de couleurs criardes; les habitants ont pris possession de leur ville en habillant murs et escaliers de graffitis divers. Valparaiso s’étend sur les collines dans un désordre parfait. C’est un bric à braque de tôle rouillée, de mauvaises herbes, pavés, briques et ordures. Les pavillons de banlieue et les chalets côtoient des bicoques faites de rien, accrochées à la colline, comme suspendues à un fil. On en vient à se demander si les câbles électriques qui pendent en tous sens ne sont pas là pour faire tenir la ville tant elle semble fragile.