Ce projet éditorial est le fruit d’un travail à quatre mains et à quatre pieds… Déambulant entre Beaubourg et la Gare de l’Est, l’île de la Cité et le jardin du Luxembourg, d’un pas léger, la dessinatrice et la journaliste Amandine Cau ont porté un regard étonné de voyageur sur leur quotidien. C’est un Paris plein de vie qu’elles nous dévoilent en texte et en dessin. « Paris pluriel, parisiens singuliers » se décline en huit chapitres. Qu’il s’agisse des amoureux des quais de seine ou des connectés avec leurs ordinateurs portables dans les cafés populaires, elles se sont amusées à revisiter leur Paris, et avant tout ceux qui le font vivre : les parisiens.
Une trentaine de joueurs d’échec s’agglutine au miel d’un peu d’ombre, dans un petit espace qui leur est dédié. Sous les platanes, beaucoup attendent leur tour pour pouvoir jouer. Par petits tas, ils se regroupent autour d’un duel. Le joueur enclenche le pendule pour juguler les minutes imparties. Les coups s’enchaînent à toute vitesse, forment un joyeux ballet de mains. Une caresse sur la Reine s’éternise le temps de la réflexion. Félicitations discrètes à des pions qui s’offrent, comme une prise sur un mur d’escalade.
À cet instant où la décision est prise, le mouvement se fait vif, définitif, sans plus aucune tendresse. Puis l’attente. Le joueur en avait oublié l’autre et voilà que celui-ci accapare maintenant la totalité de son espace. La paume recouvre la moitié du visage, les doigts malaxent une oreille. Les pieds s’agitent, les jambes frétillent. Son buste est suspendu au-dessus du vide. Il ne lui reste que quelques soubresauts : des nerfs et rien d’autre.